SI LE VENT DU NORD ouvrait la porte. Livre d'artiste d’Alain Freixe et Ernest Pignon-Ernest
- Editions d'art FMA

- 19 sept.
- 3 min de lecture
Ce poème, d’une intensité rare, nous transporte au cœur de l’histoire bouleversante de Samia Yusuf Omar, cette jeune Somalienne qui, en 2008, portait dans ses jambes la promesse d’un avenir lumineux lors des Jeux Olympiques de Pékin.

La prose d’Alain Freixe, telle une méditation, dévoile la tension entre la dignité d’un rêve et la brutalité de la condition féminine en Somalie, où l’oppression et l’absence de liberté pèsent lourd. La métaphore du vent du nord qui ouvrirait la porte évoque cette aspiration à la liberté, à l’évasion, face à un destin souvent cruel. La mer, symbole à la fois de l’espoir et du désespoir, devient le théâtre d’un naufrage silencieux, où la vie se dissout dans l’eau noire, emportée par la vague de l’indifférence mondiale face aux drames des migrants. La prose, empreinte de douceur et de gravité, nous rappelle que derrière chaque chiffre, chaque naufrage, se cache une vie, un rêve brisé, une dignité bafouée. Elle nous invite à une réflexion profonde sur la condition des femmes en Somalie, sur l’indifférence face à l’immigration clandestine, et sur la nécessité de ne pas détourner le regard. La poésie d’Alain Freixe, par sa subtilité, nous pousse à ressentir l’émotion, à entendre le souffle de ceux qui cherchent simplement à vivre, à courir vers un avenir meilleur, même si cela doit les mener à la mort.
Ernest Pignon-Ernest – Une mémoire dessinée, marouflée, habitée

Dans SI LE VENT DU NORD ouvrait la porte, les dessins réalisés par Ernest Pignon-Ernest constituent bien plus qu’un simple accompagnement iconographique du texte d’Alain Freixe : ils en forment une matière poétique à part entière, incarnée dans un travail plastique profondément singulier. L’artiste y déploie un ensemble de six dessins au pastel bleu, tirés avec une exigence rare en impression pigmentaire sur papier Japon Awagami, dans l’atelier de Jean-Yves Noblet. Ce papier traditionnel japonais, choisi pour sa transparence et sa finesse, restitue avec une intensité remarquable la précision du trait, la vibration des ombres, la densité charnelle propre au travail au pastel.

Mais c’est surtout par le marouflage sur sable, réalisé par Bernard Alligand, que les dessins acquièrent une dimension inédite. Cette technique artisanale, appliquée sur le papier chiffon Moulin du Gué 270 g, réinvente le rapport entre l’œuvre graphique et le support, en recréant l’effet sensoriel des murs et lieux sur lesquels Pignon-Ernest inscrit habituellement ses figures. Pionnier de l’art urbain contemporain, il transpose ici dans le livre la matérialité du réel : grains, rugosité, reliefs, donnant au dessin une existence tridimensionnelle, presque sculpturale.

Certains dessins marouflés sont partiellement déchirés selon un geste maîtrisé et délibéré, qui introduit une tension entre fragilité et résistance. Ces déchirures ne relèvent pas d’un accident mais d’un acte poétique : elles évoquent la mémoire lacunaire, les corps manquants, les traces effacées du monde. Chaque fragment de papier ainsi altéré devient un lieu de passage, un seuil entre présence et disparition.
Par cette combinaison inédite de techniques – pastel, impression pigmentaire, papier Japon, marouflage sur sable, façonnage par déchirure – chaque exemplaire du livre devient une pièce unique. Il ne s’agit pas d’une simple reproduction mais d’une recréation sensible, où l’esthétique rejoint l’éthique, où la forme traduit l’engagement : dire, sans emphase, une mémoire silencieuse, fragile, debout.
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